Quelques oiseaux à Euronat

Une belle surprise…Le Bec-croisé des sapins

La Tourterelle turque (Streptopelia decaocto)

Plus petite qu’un pigeon, avec un gabarit de 32cm pour 150g environ, elle est facilement identifiable avec sa silhouette élancée, son plumage uniformément beige pâle avec un demi-collier noir à l’arrière de son cou..

Exemple parfait, la Tourterelle turque venue de l’Inde, était déjà présente dans toute l’Asie et jusqu’en Turquie à la fin du 19ème siècle ; et puis elle a progressé en Europe à partir des années 30, est arrivée en Allemagne dans les années 40.

En 1950, un individu est observé pour la première fois en France, dans le département des Vosges. En 1952, la première nidification est notée en Champagne-Ardenne. Depuis, elle a continué sa route vers le Sud au rythme d’à peu près 40km par an.

Elle est essentiellement granivore, présente dans tous les milieux occupés par l’homme, opportuniste et peu farouche. Sa nourriture étant essentiellement sèche, elle a besoin de trouver de l’eau et nous pouvons l’aider en plaçant des abreuvoirs sur nos parcelles.

 

La Tourterelle turque s’est même lancée à la conquête de l’Amérique parce qu’on l’aurait transportée –accidentellement !- aux Bahamas et en Floride. Bref, c’est une parfaite globe-trotter !

Son nid, une simple plateforme faite de petites branches accueille 2 œufs qui éclosent au bout de 14 à 18 jours. A Euronat, un couple s’installe souvent sur la Place centrale dans un trou de mur.

A Euronat, elle est très présente toute l’année car la plupart des individus ne migrent pas. Nous entendons souvent, surtout en période de reproduction, son roucoulement monotone et quelquefois lancinant sur trois notes « kou-kou-kou » avec la deuxième syllabe plus appuyée et la troisième plus grave.


 

Une belle surprise…Le Bec-croisé des sapins (Loxia curvirostra)

Il est parfois possible de rencontrer des oiseaux peu communs à Euronat… comme ces deux Becs-croisés des sapins que j’ai vus le 14 août dernier. C’étaient deux juvéniles, des oiseaux nés dans l’année donc, ce qui peut, sans doute, expliquer leur présence…dans un thuya.

Les becs-croisés ont la particularité anatomique d’avoir un bec asymétrique. Les deux parties se croisent à l’extrémité. Il s’agit d’une adaptation permettant d’extraire, avec l’aide de la langue, les graines des cônes de conifères. Ils enfoncent leur bec entre deux écailles, tournent la tête d’un quart de tour, maintenant ainsi l’écaille soulevée, ce qui leur permet d’aller chercher les graines avec la langue. Leurs arbres de prédilection sont l’épicéa, le sapin, les pins mais surtout le pin à crochets et le pin sylvestre.

Dans le thuya, pas de cônes avec des graines donc pas grand-chose à se mettre dans le bec… Alors, cette halte à Euronat… Une erreur de jeunesse de juvéniles pas encore capables de distinguer les conifères ou bien un besoin urgent de repos ? Ces oiseaux reconnus comme non nicheurs en Gironde,  étaient probablement en migration. Ils sont restés une dizaine de minutes dans le thuya, le temps de poser pour quelques photos.