Si on osait le naturisme ?

La France est la première destination mondiale de naturisme et compte quelques 1,5 millions de pratiquants réguliers, qui peuvent se retrouver dans l’un de ses 155 centres de vacances dédiés. Selon un sondage de l’IFOP de 2014, 17% des personnes interrogées ont déjà pratiqué le naturisme ou l’envisageraient, soit près d’un Français sur 5. Pourtant, ce mode de vie, bénéfique à bien des égards, est souvent mal compris, voire jugé indécent par certains.

Les clichés sur le naturisme ont la vie dure

On confond d’emblée nudisme et naturisme. Si le nudisme se résume au fait d’aimer être nu, le naturisme constitue un état d’esprit qui peut se résumer ainsi : être en harmonie avec soi-même, les autres et la nature. C’est un rapport sain et décomplexé au monde, qui va plus loin qu’un loisir estival et qui s’appréhende comme une philosophie de vie.

Qui dit naturisme ne dit ni exhibitionnisme, ni voyeurisme, ni échangisme et encore moins pédophilie : on parle ici d’une pratique saine, familiale et sans connotation sexuelle. Après tout, sur la plage, un maillot de bain met en évidence les formes, suggère les courbes, aiguise finalement plus la curiosité que la nudité dans son plus simple appareil. La multitude de corps nus contribue également à enlever toute notion d’érotisme et les adeptes du naturisme savent se tenir. Pierre, naturiste belge, témoigne :

« Au contraire de ce que pensent les non naturistes, les règles dans un club naturiste sont bien plus sévères que partout ailleurs dans la société. Un pas de travers et vous êtes exclus généralement à vie. Ou bien on est correct et on reste, ou on ne l’est pas et on prend la porte ! »

Un rapport à soi et aux autres décomplexé

Lorsque nous sommes nus, exit les signes de richesse ou d’appartenance sociale. Nous ne nous cachons plus derrière des vêtements et apprenons à nous accepter tels que nous sommes. Le naturisme a des vertus thérapeutiques parce qu’il aide à surmonter ses complexes. Nu, il est en effet plus facile d’assumer son corps, en s’exposant au regard des autres avec ses kilos en trop, ses marques d’opération, etc. Éric Mathieu, membre du club « Nature et Soleil » de Sardan (Gard) résume ainsi le naturisme :

« vivre pleinement ce que l’on est, sans artifice ».

Une personne naturiste n’est pas dans le paraître et cela se traduit par un rapport à l’autre qui est dans l’acceptation des différences et non dans le jugement. Cela est particulièrement bénéfique pour les enfants qui s’habituent à voir toute sorte d’anatomies et grandissent en étant plus ouverts et tolérants.

En osmose avec l’environnement

La plupart des naturistes le répètent avec conviction : ils n’ont rien à prouver à personne et choisissent de se dévêtir car les sensations de se promener nu dans la nature ou encore de se baigner nu dans la mer sont inégalables. Parce qu’après tout, on est tous fait pareil et on est né sans habits. Il s’agit donc d’un retour aux sources, agréable et libérateur. Le naturisme aurait même des vertus pour la santé : on fait le plein de vitamine C et on améliore sa circulation sanguine.

Les nombreux clubs et associations naturistes en France permettent de réaliser des activités variées sans s’encombrer de vêtements : des « randonues » dans les calanques de Marseille aux sorties bowling en passant par des balnéothérapies, qui ont toutes le même but, se sentir libre et en harmonie avec soi, les autres et le monde environnant.

Origine de l’article : www.modesdevie.com